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« L’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus de plumes possibles avec le moins de cris » Colbert

Brest, le 6 novembre 2013


Chères confrères,

« L’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus de plumes possibles avec le moins de cris » Colbert 

Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est raté pour l’Ecotaxe !

Le bazar dans lequel se trouve aujourd’hui plongé le secteur du transport depuis l’entrée en matière musclée des bretons, nous a plongés dans une confusion érigeant une fois de plus les transporteurs à l’échelle des « emmerdeurs » !

Mais… en tant que breton moi-même, chef d’entreprise et élu syndical à travers mes mandats de Président Bretagne Pays de la Loire et conseiller au bureau national, en charge de ce dossier Ecotaxe depuis plusieurs années, je me dois d’expliquer, voire de rétablir quelques vérités bonnes à dire !

Pour mieux comprendre ce qui se passe aujourd’hui, un petit retour historique sur l’Ecotaxe s’impose : née lors du grenelle de l’environnement en 2007, cette nouvelle taxe a pour but de permettre le développement d’autres moyens de transports moins « polluants » à l’image du ferroviaire ou du fluvial. Comme d’habitude le camion est le pollueur à abattre !

Le monde du transport dans son ensemble avec la CSD en tête, se sont d’emblée érigés contre ce projet, mesurant le choc fiscal et économique qu’il engendrerait. En 2009, les fédérations de transport bretonnes avaient déjà fait entendre leur désapprobation totale en manifestant à un poste de péage, mais qui s’en souvient ? Entre temps, la loi est passée… et la CSD, aux côtés de la FNTR, n’ont pas eu d’autres alternatives que de mettre tout en œuvre pour essayer de limiter les dégâts … Chose faite ! Elles ont obtenu d’arrachepied qu'un principe de majoration forfaitaire leur soit accordé, en clair que chaque entreprise de transport puisse répercuter le coût de cette taxe sur ses clients !

Ereintés par un poids fiscal exponentiel qui menace de les mettre à terre un à un, les transporteurs routiers, pourtant acteurs incontournables de la vie économique, se retrouvent au banc des accusés : accusés d’avoir voulu préserver leurs intérêts, en demandant que le coût de cette nouvelle taxe soit supporté et partagé entre les différents acteurs… Par ce mécanisme de « majoration forfaitaire » obtenu de haute lutte par la CSD et la FNTR, l’objectif était bien de limiter au maximum l’impact financier de cette nouvelle taxe pour les entreprises.

C’est bien là aujourd’hui que le bât blesse !

Car c’est bien sur ce point et - NON sur l’Ecotaxe elle-même - que se battent les « bonnets rouges » dont les médias relaient les intraitables combats depuis plusieurs semaines sur notre sol breton.

Attention donc que, dans cette révolte, nous ne soyons pas cette oie déplumée et seuls à supporter cette Ecotaxe sans plus de majoration forfaitaire qui ferait rentrer au bercail les acteurs de l’agroalimentaire !

Mais qui sont-ils ces bonnets rouges ?

Ceux sont des chefs d’entreprises qui, comme nous, aiment leur travail, et qui, comme nous, sont aujourd’hui pris à la gorge par le nœud fiscal que les gouvernements successifs nous infligent.

Aujourd’hui la crise frappe de plein fouet et durement la Bretagne avec des milliers d’emploi en jeu.

Alors, la faute à qui, la faute à quoi ?

La révolte des bonnets rouges en Bretagne vient de contribuer à suspendre la mise en application de l’Ecotaxe, voire même peut être de la supprimer, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir !

Ils se sont emparés de l’écotaxe comme d’autres en leur temps se sont munis de fourches et de pics pour extérioriser leur exaspération face à des obligations fiscales toujours plus nombreuses et asphyxiantes !

Les portiques, ces masses imposées et imposantes au-dessus des voies rapides et nationales, symboles de l’Ecotaxe sont devenus l’emblème d’une sur-fiscalisation, devenue insupportable !

Dans la crise que nous traversons et face à un gouvernement en panique qui ne semble plus savoir à quel saint se vouer, la seule manifestation de notre pouvoir économique résiderait dans une grève massive laissant nos camions au parc. 5 jours d’arrêt complet d’activité suffiraient à marquer le coup, générant de fait un blocage au niveau de tous les secteurs économiques dépendant des transporteurs. Une solution extrême, certes, mais qui aurait l’avantage de démontrer, s’il en était besoin, la réalité du poids économique et opérationnel de notre secteur.

Alors maintenant, nous, transporteurs en avons ras le bol de cette fiscalité qui dépasse les bornes et l’Ecotaxe en est la goutte d’eau qui fait déborder le vase !

Pour autant, veillons à ne pas se laisser berner par le fait que ceux qui sont dans la rue le sont parce qu’ils n’en peuvent plus… ils ne veulent que la suppression de la majoration forfaitaire !

Nous, déménageurs transporteurs, nous rallions au ras-le-bol fiscal mais certainement pas à un système d’imposition qui ne toucherait que le camion trop souvent vilipendé !

Derrière la CSD, partie prenant du secteur du transport et la FNTR continuons à rappeler que soit l’Ecotaxe est maintenue avec le principe de répercussion forfaitaire, soit elle doit être purement et simplement abandonnée.

Je suis présent à la CSD pour la défense de nos intérêts à tous, ne vous laissez pas disperser, ensemble, faisons front commun !

Confraternellement


Philippe L’Herrou
Déménagements l'Herrou (Brest)
Président du groupement Bretagne Pays-de-la-Loire
Conseiller au Bureau National